Sur l’état

2012. Couverture du livre 15,5 x 23 offset 2 couleur sur arch pelliculé ; Édition du Seuil.

Transversale à l’œuvre de Pierre Bourdieu, la question de l’État n’a pu faire l’objet du livre qui devait en unifier la théorie. Or celle-ci, à laquelle il consacra trois années de son enseignement au Collège de France, fournit à bien des égards la clé d’intégration de l’ensemble de ses recherches: cette «fiction collective» aux effets bien réels est à la fois le produit, l’enjeu et le fondement de toutes les luttes d’intérêts.

Ce texte, qui inaugure la publication des cours et séminaires du sociologue, donne aussi à lire un «autre Bourdieu», d’autant plus concret et pédagogue qu’il livre sa pensée en cours d’élaboration. Dévoilant les illusions de la «pensée d’État», vouée à entretenir la croyance en un principe de gouvernement orienté vers le bien commun, il se montre tout autant critique à l’égard de l’«humeur anti-institutionnelle», prompte à résumer la construction d’un appareil bureaucratique à une fonction de maintien de l’ordre social.

À l’heure où la crise financière permet de précipiter, au mépris de toute souveraineté populaire, le démantèlement des services publics, cet ouvrage apporte les instruments critiques nécessaires à une compréhension plus lucide des ressorts de la domination. Sur l’état est un ouvrage publié par Patrick Champagne, Rémi Lenoir, Franck Poupeau et Marie-Christine Rivière à partir des notes de cours de Pierre Bourdieu.